vendredi 14 mars 2014

L’Approche Intégrative de Dépassement et d’Epanouissement (AIDE) – ACT en anglais pour Acceptance and Commitment Therapy – favoriserait l’adoption de comportements de santé chez les personnes présentant une cardiopathie ischémique. Source : fairefacealasouffrance.com
 Environ 90% des problèmes cardiaques sont imputables à quelques facteurs de risque modifiables par le comportement qui permettraient de réduire grandement la morbidité et la mortalité. Cependant, peu nombreuses sont les personnes à risque qui s’engagent dans les changements comportementaux recommandés, même quand elles ont bénéficier d’interventions visant à promouvoir des comportements plus sains. Se basant sur les données indiquant le potentiel des processus psychologiques inhérents à l'AIDE (c’est à dire la tolérance à l’inconfort, la pleine conscience et la clarté dans ses valeurs) à favoriser le changement comportemental, cette étude a évalué l’efficacité et l’acceptabilité d’un programme comportemental basé sur l’acceptation visant à augmenter l’adoption des changements comportementaux recommandés aux patients cardiaques.
Seize participants ont suivi quatre sessions de groupe de 90 minutes focalisées sur l’augmentation de la tolérance à l’inconfort, le développement de la pleine conscience et le renforcement de l’engagement dans des changements comportementaux promouvant une meilleure santé (c'est à dire des actions engagées en direction de leur valeur santé). Les participants se sont montré très satisfaits du traitement et en accord avec sa logique et ont engagé des changements positifs en termes de régime alimentaire et d’activité physique. Cette étude, conduite au sein de l’équipe de James Herbert à l’université Drexel de Philadelphie suggère que l’AIDE pourrait être une intervention prometteuse pour favoriser l’adoption de comportements santé chez les cardiaques.

vendredi 8 novembre 2013

Attention à l'acouphène !!!

Une nouvelle étude confirme le rôle de l’attention dans la persistance et la majoration dans la conscience d’un symptôme comme l’acouphène. L’article va jusqu’à évoquer son rôle dans la genèse du symptôme en modifiant l’activité cérébrale.

Cette hypothèse se trouve confirmée par l’amélioration de l’intolérance à l’acouphène par un entrainement cognitif attentionnel de désensibilisation. Cet entrainement ne consiste pas à dévier l’attention, contrairement aux méthodes de la thérapie sonore utilisant des générateurs de bruits blanc ou autre, ni même de distraction par des bruits ou autres. Il s’agit de parvenir à modifier la relation avec l’acouphène.

Il serait intéressant de mesurer l’impact d’une utilisation précoce de  ces techniques, dès l’apparition de la perception. Cette expérimentation est rendue particulièrement improbable en l’absence de structure d’accueil « de crise ».


(Role of attention in the generation and modulation of tinnitus., Roberts LE, Husain FT, Eggermont JJ. Neurosci Biobehav Rev. 2013 Sep;37(8):1754-73)

mardi 15 octobre 2013

ACOUPHENES ? QU’EST-CE QUE VOUS ENTENDEZ PAR LÀ ?

Je perçois des acouphènes. Neurosensoriels. Depuis au moins 25 ans. Bilatéraux. Sifflant. Permanent. Parfois très forts. Si forts que je souris intérieurement lorsque ceux qui me consultent me disent : « Bon là, avec la soufflerie et les bruits du couloir, évidemment, je ne les entends pas ». Moi si. Pourtant cette personne est intolérante à cette perception. Moi pas. Pourtant j’ai mon lot de stress et de doutes. Alors ?
Alors, je ne dirai jamais que l’acouphène est un problème d’ordre psychologique. Je ne dirai même pas que l’acouphène est lié au stress. Par contre, je dirai peut-être que le stress peut en augmenter la perception. Parfois. Pas toujours. Il arrive que ce soit l’inverse : qu’en situation de stress on l’entende moins. Par contre, je dirai que certaines situations sont plus favorables à l’intolérance : lorsque l’émotion, toute émotion, est envahissante. Parfois. Pas toujours. Il arrive que ce soit l’inverse. Qu’en situation de forte émotion on l’entende moins.

L’acouphène varie, et l’intolérance aussi, pour des raisons non psychologiques : en fonction de l’état métabolique, hormonal, alimentaire, climatique, en fonction du degré de fatigue, de l’activité qu’on a, de la dynamique de vie dans laquelle on est et, bien entendu … de l’environnement sonore. Et tout ça se combine de telle sorte que prétendre régler le souci en modifiant un ou deux de ces paramètres est une aberration (le mot est très gentil par rapport à ce que je pense !).
Alors quoi faire ?

Attendre que la science trouve un moyen de supprimer (sans effet secondaire ( ?)) ce signal sonore. Pourquoi pas. Ca viendra. C’est donc une possibilité. Attendre. Espérer.
Ou alors modifier la relation dans laquelle se trouvent ceux qui souffrent avec cette perception.
Il y a bien des médicaments qui modifient le fonctionnement mental. C’est parfois utile lorsque le degré de souffrance empêche toute avancée.

Sinon, la clé est peut-être dans l’intention : ceux qui ne sont pas perturbés par les acouphènes n’ont aucune intention vis-à-vis de cette perception alors que ceux qui souffrent ne visent qu’à trouver un moyen de la supprimer. On pense souvent que c’est parce qu’ils souffrent qu’ils veulent la supprimer. Or, la souffrance s’est installée dès lors qu’ils sont entrés en lutte contre cette perception ...

Le stress, les émotions, modifient les conditions d’adaptation à l’acouphène. Mais les supprimer ne constitue pas un préalable à une bonne adaptation … Ce serait d’ailleurs impossible de vivre sans stress et sans émotions, comme il est impossible, aujourd’hui, de supprimer l’acouphène.
S’adapter commence par aborder la perception autrement, dans différents contextes avec ou sans bruit, avec ou sans bruit dérangeant, avec ou sans stress, avec ou sans émotion … Tout un programme !!! Le programme de TCC ?

« Et le reste ? », me direz-vous, « la thérapie sonore, les appareils, la chirurgie avec la stimulation du nerf vague, les stimulations magnétiques trans-crâniennnes, les stimulations électriques corticales, la réalité virtuelle, les dispositifs trans-tympaniques, … ? ». Ils ont leur utilité.
« Et le laser, la sophrologie, le magnétisme, le bains de siège, … ?». Ils ont leur utilité.
Ils n’ont pas besoin de moi pour faire de la publicité. Vous trouverez toutes les informations utiles sur internet.


Ah, j’oubliais … Les TCC sont le seul traitement ayant prouvé son efficacité comparativement à toutes les autres solutions proposées depuis plusieurs décennies à l’égard des acouphènes à travers des centaines d’études scientifiques validées  dans le monde entier.  « Alors pourquoi ça ne sait pas ? » me direz-vous. J’aurai tendance à commencer par répondre : « Ca ne sait pas, en France ». La suite ? J’y reviendrai probablement.

vendredi 11 octobre 2013

PSYCH … ANALYSE ou Psych … à vapeur ?

Ne pas confondre psychologie et psychanalyse, ce serait bien, je crois.

« Aller voir quelqu’un … », comme on dit maintenant, pour dire qu’on consulte un psy, c’est devenu synonyme de s’allonger sur un divan, se raconter, parler, parler, parler, avec quelqu’un qui écoute et qu’on ne généralement pas et qui ne dit rien sauf « ça fait 100€ » deux fois par semaine pendant … on ne sait pas.

Parmi différentes méthodes de psychologie, l’approche comportementale se veut concrète et les dialogues sont destinés à agir, pas à papoter.

On me dit parfois : « si c’était efficace, ça se saurait ». Et bien, ça se sait. Mais on n’en parle pas.  
On n’en parle pas parce que c’est, malgré tout, de la psy. Et la psy : « c’est de la psychanalyse, autant dire du vent, du pas concret ». Nooooooon !!!!!!!

Les méthodes comportementales reposent sur des mesures d’efficacité : la médecine basée sur les preuves. Ce n’est pas le cas de la psychanalyse, on est d’accord.


Donc il y a des preuves et des mesures d’efficacité des méthodes comportementales situation par situation. Dès lors que des études on été faîtes, on peut trouver les résultats par exemple sur www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed‎ et on tape en anglais le nom du symptôme ou de la maladie et cognitive behavioural therapy. On trouve généralement sur ce site des publications scientifiques portant sur le recours aux méthodes comportementales. 
De toutes façons, via internet, on peut se rendre compte que ces méthodes donnent très souvent des résultats … sans guérir ce qui ne peut pas l’être en l’état actuel des connaissances.

ACCEPTER LA SOUFFRANCE !

Evidemment, avec un tel slogan, il est possible de passer pour un vrai psy … chopathe.

Spontanément nous luttons contre toute souffrance. Logique. La médecine est faite pour ça aussi. Et l’ambition première de la médecine est de guérir donc de supprimer complètement la souffrance.

Bon. Mais quel bilan pouvons-nous tirer de l’expérience de la vraie vie ?

Nous luttons contre la souffrance et des fois ça marche très bien. Pas longtemps. Ca a fortement tendance à revenir, médecine ou pas, parallèle ou pas. Très souvent on est dans le chronique. Et finalement, la question c’est : qu’est-ce qu’on peut faire quand c’est chronique ?
« Accepter bien sûr ! On est bien obligé ! », me répond-t-on alors.
Si on est obligé … c’est qu’on ne veut pas. Non ?


D’où l’idée : si on partait du fait qu’on ne peut pas éviter une gêne, une perturbation, un trouble, bref une forme de souffrance plus ou moins pénible, et qu’on voie comment faire pour s’épanouir un maximum dans la vie en ne restant pas enfermé dans l’alternative ne penser qu’à la souffrance ou aux moyens de lutte contre la souffrance ? Difficile ? Oui. Donc possible. Et la médecine comportementale peut aider à ça, aussi.

UN COMPORTEMENTALISTE, C’EST FAIT POUR LES FOUS ?

Un comportementaliste, c’est fait pour les fous ?

Oui. C’est utile pour les fous. 
Non. C’est utile pour les autres aussi.

Parfois, face à un symptôme, un état ou une maladie chronique, la réaction est pénible à vivre. Bien vivre en tolérant un symptôme, un état ou une maladie chronique suppose de bien s’adapter. Si on n’y arrive pas, recourir à la médecine comportementale peut aider.

COMMENT CA MARCHE ?

Face à une difficulté d’adaptation à un symptôme, un état ou une maladie chronique, nous avons tendance à tout expliquer par l’existence de ces perturbations de la pleine santé.

D’autres facteurs ont été identifiés.

Ils expliquent pourquoi nous ne vivons pas tous de la même manière ce type de situations. Ces facteurs sont liés à ce que nous cherchons à faire quand « ça ne va pas ». La médecine comportementale s’attaque à tout ce qui, dans les actes et dans les pensées, nous fait éviter ce qui ne va pas. Cette stratégie est à l’origine de nombreux comportements perturbés et/ou perturbants.

FAUT RACONTER SA VIE ?

Remuer les souvenirs ça n’aide pas s’il s’agit de raconter.
Par contre, on peut avoir besoin de dire pourquoi on pense ou on agit de telle ou telle manière.
En médecine comportementale il y a des dialogues, forcément. Mais ce n’est pas pour bavarder. C’est pour apprendre à agir autrement. La médecine comportementale utilise un traitement de et par l’action.

FAUT S’ALLONGER ?

Non. Sauf pour apprendre une méthode de relaxation si c’est utile.

LE COMPORTEMENTALISTE PARLE ?

Oui. Il propose des solutions à tester.

C’EST LONG ?

Non. C’est variable selon les problèmes abordés. Parfois moins de quatre entretiens suffisent. Souvent une quinzaine sont utilisés. Lorsque les difficultés sont très complexes Vingt-cinq sont nécessaires pour sentir le changement. Ensuite, il y a des consultations de suivi, selon ce que l’on ressent comme nécessaire.

C’EST CHER ?


Oui. Comme la plupart des thérapies qui demandent des consultations longues et une véritable expertise, les tarifs pratiqués pour des soins courants ne permettent pas de payer le service rendu.